Le salon Tourissimo s’est tenu une fois de plus à Strasbourg, au Palais de la Musique et des Congrès, du 8 février au 10 février 2019.
Comme toujours, une multitude d’agences de voyage étaient présentes, ainsi que des offices du tourisme ou des acteurs proposant des activités en Alsace, comme Strasbourg Eaux Vives pour le Canoë-Kayak ou le Club Vosgiens pour les randonnées.
Mais si j’ai fait le déplacement aujourd’hui et que j’y ai passé pratiquement tout mon samedi, ce ne fut pas pour tous ces stands. Bien que j’aie eu plaisir à discuter avec Strasbourg Eaux Vives ou les Autocars Anciens de France basé à Wissembourg, qui soit dit en passant est la seule association de collectionneur de bus anciens en France ! Chapeau à eux, qui font face à l’inactivité des français, bien retranchés à la frontière de l’Allemagne qui est un pays bien plus impliqué dans la collection des véhicules.
Mais je m’égare…
Si je suis venu ici aujourd’hui, c’est avant tout pour les superbes conférences qui s’y tenaient. Des conférences de voyageurs, qui ont réalisés des choses incroyables et qui ont vécus des expériences riches et intenses.
Je vais vous parler de deux conférences qui m’ont particulièrement… bouleversé (rien que ça).
Le tour du monde en stop de 5 ans / Ludovic Hubler
Ludovic Hubler est venu une fois de plus au salon Tourissimo. Non seulement pour promouvoir son association Travel With A Mission, mais également pour tenir des conférences au sujet de son aventure.
Ce samedi, j’assiste au récit de son Tour du monde en stop de 5 ans. L’occasion pour moi de vivre à nouveau ce périple que je connaissais déjà auparavant. (Cf. bilan personnel)
Ludovic commence par nous expliquer son itinéraire. Il est parti de France, pour se diriger vers le continent Africain où il a longé la côte Ouest jusqu’à se retrouver au Sénégal où il a fait… du bateau stop ! Direction le Brésil, puis l’Argentine et… l’Antarctique. Oui. Il a fait du brise-glace stop. Et il faut croire que cela a marché.
Il a alors remonté l’Amérique jusqu’au Nord du Québec à la rencontre des inuits. Entre temps, il a passé une année à faire une tournée de conférence à travers les Etats-Unis.
Il rebrousse alors chemin pour se rendre au Panama dans l’espoir de trouver un voilier rejoignant l’Australie. Ludovic a une fois de plus de l’audace, et ça finit par payer. Il passera alors plusieurs mois à traverser l’Océan Pacifique, avec une multitude d’haltes sur des îles plus paradisiaques les unes que les autres : Îles Galapagos, Polynésie Française, Îles Cook, Îles Tonga…
Il traverse dès lors l’Australie, puis rejoint l’Indonésie, la Chine, fait un petit voyage de 5 jours en Corée du Nord, la Mongolie glaciale, la région risquée du Tibet, l’Inde. Et après quelques difficultés à obtenir un visa pour le Pakistan, il finit par y entrer, malgré l’interdiction décrétée par la France. L’Afghanistan, l’Iran, la Turquie, l’Est de l’Europe et rentre enfin à la maison au bout de 5 ans.
« Beaucoup de gens me disent que 5 ans, c’est beaucoup. Si on considère que je vis 100 ans, peut-on considérer que c’est beaucoup de passer 5% de sa vie à vouloir connaître et comprendre le monde qui nous entoure ? » – Ludovic Hubler
Il aime dire qu’il a obtenu deux diplômes dans sa vie : l’un est un master de commerce, l’autre est un doctorat de la route. Pour ce dernier, il nous indique que ses professeurs n’étaient pas dans des salles de classes, mais au volant de leurs voitures.
La conférence qu’il a tenu à TEDx Alsace est sensiblement la même que celle qu’il a fait en ce samedi. Je vous invite à la regarder et à profiter de sa superbe élocution. 😉
Bilan personnel de cette conférence
J’ai eu la chance de lire son livre Le monde en stop, 5 années à l’école de la vie dans lequel il retrace son parcours autour du monde sur près de 500 pages. Le livre m’a été conseillé et prêté par un ami dont le père connaît Ludovic.
Ce récit fut une révélation pour moi. Je n’avais pas idée qu’une telle expédition soit possible. D’autant que tout comme moi, Ludovic est Alsacien et a fait un master dans une école Strasbourgeoise.
« Lui, l’homme qui me ressemble, l’a fait. Alors… moi aussi je peux le faire ! »
Un jour, je me suis retrouvé bloqué au fin fond d’une île aux Açores. Il se faisait tard, il n’y avait plus de bus, et je me devais de rentrer à mon logement. A ce moment-là, j’ai repensé à Ludovic. Et cela m’a permis prendre conscience qu’il m’était possible de faire de l’auto-stop pour rentrer. Et surtout, que ça allait marcher.
« Si Ludovic a fait du stop pendant 5 ans à travers le monde, pourquoi ça ne marcherait pas pour moi ? »
La suite, nous la connaissons. Je suis devenu un addict de l’auto-stop et j’ai passé le restant de mon voyage à en faire. De même pour le suivant.
Ce livre m’a permis de grandement m’inspirer, et de me diriger vers une vie de voyage, d’aventure et de rencontres.
Le tour du monde de 80 jours sans un sou / Muammer Yilmaz et Milan Bihlmann
Cette fois-ci, je ne connaissais pas Muammer Yilmaz avant d’assister à la conférence. Pourtant, il est également strasbourgeois, et il a vécu des aventures tout aussi incroyables.
Le titre de la conférence m’a beaucoup intrigué. Déjà parce que 80 jours, ça parait peu, notamment quand tu le compares au tour du monde de Ludovic. Et en plus de cela… Sans un sou ? Vraiment ? C’est possible ça ?
En arrivant dans la salle, je rencontre enfin cet homme à la joie de vivre contagieuse. Cette aventure, il l’a partagée avec son ami Milan originaire de Berlin.
En 2014, ils partent alors de Paris pour ce défi complètement fou de revenir dans cette même ville au bout de 80 jours en ayant fait le tour du monde sans argent.
Ils commencent alors par l’Europe de l’Est, rejoignent la Turquie, et traversent le Moyen-Orient en passant notamment par l’Iran ou le Pakistan. Ils arrivent alors en Inde, d’où ils prennent l’avion pour Bangkok, avant de rallier Singapour.
De là, ils prennent à nouveau l’avion direction la Californie. Un train les emmène ensuite à New-York. C’est alors qu’ils se rendent compte qu’ils ont de l’avance sur leur objectif. Un petit détour par Marrakech leur permet de compléter leur expédition, et de rejoindre enfin Paris pile poil le 80ème jour.
« 47 000km, 19 pays traversées et des centaines de rencontres nous permettent de prouver que le monde est bien plus empathique et généreux que ce que l’on peut bien croire. » – Muammer Yilmaz
Depuis leur retour, ces deux amis ne cessent de multiplier les projets et les défis. Ils considèrent qu’il est maintenant temps de rendre ce qui leur a été donné.
Pour autant, Muammer tient à nous préciser qu’ils ne vont pas forcément rendre directement aux personnes qui les ont aidés.
« Les personnes qui ont été hospitalière avec nous, nous ont inspiré à être hospitalier à notre tour avec d’autres. Et ainsi de suite… » – Muammer Yilmaz
C’est de cette manière que l’on peut arriver à créer une chaîne, à diffuser une onde positive. On se retrouve ainsi dans un puissant processus !
Leur prochain défi pour 2019 est de faire à nouveau le tour du monde, et cette fois-ci… les mains dans les poches. Sans sac à dos. Rien. Juste une tenue vestimentaire qu’ils porteront sur eux. Décidemment, ils savent comment impressionner le monde ces deux-là.
Bilan personnel de cette conférence
Muammer a réussi à m’émerveiller, et à me faire prendre conscience que tout est possible. Vous voyez, même le voyage le plus fou peut se réaliser. Alors durant la conférence, j’ai réfléchi à mon prochain voyage durant les grandes vacances d’été. Alors que mon choix semblait pourtant être déjà fait.
Mon premier choix se portait d’abord sur l’Albanie. Pays très peu touristique d’Europe, ce pays me fait vraiment envie. Après avoir voyagé en couple à 2 reprises, ce voyage allait à présent se réaliser seul.
Entre temps, j’ai rencontré de superbes personnes qui étaient très motivés à l’idée de partir aux Açores. Je me suis alors dit : “Pourquoi partir tout seul en Albanie si je peux partir avec une bande de potes aux Açores ?”.
J’ai alors pris conscience avec l’histoire de Muammer que je suis en train de repousser mes rêves à plus tard. Partir seul, c’est vraiment une formidable expérience. Le monde est si grand, il y a tant d’endroits, et surtout de personnes et de cultures différentes à découvrir. Aux Açores, je connais les lieux et les personnes sur le bout des doigts…
Et plus fort que ça, maintenant que je suis convaincu de me rendre dans ce merveilleux pays des balkans, il se pose la question du transport. Les liaisons aériennes sont quasi-nulles à destination de l’Albanie, et ne parlons pas du train. Pourquoi ne pas y aller en auto-stop ? Affaire à suivre…
En tout cas, avant de partir, j’ai sauté sur le livre de notre ami au sourire d’or. Il me l’a dédicacé, et c’est sur ce dernier échange et cette dernière embrassade que je quitte le salon Tourissimo plein de satisfaction.
Conclusion
A tout ces belles conférences et tout ces beaux récits, je ne manquerais pas de préciser qu’il y a une composante importante à ne pas négliger : la préparation.
C’est dur de se convaincre de faire un tour du monde en stop ou sans argent si on n’a jamais essayé de le faire. Et c’est comme tout dans la vie. Il faut y aller pallier par pallier.
Ludovic a fait de l’auto-stop pendant des années, et depuis son plus jeune âge. D’abord en Alsace, puis en Europe, ce n’est qu’une fois sûr de lui et de cette technique qu’il a pu se lancer dans ce tour du monde.
Pareil pour Muammer. Il a d’abord essayé de passer une journée sans argent, puis quelques jours, puis une semaine, etc… Avant de se lancer dans un tour du monde de 80 jours.
Alors si cet été je souhaites traverser un bout d’Europe en auto-stop, il me faut être convaincu de cette pratique. Et cela passe par de la préparation, des tests à plus petite échelle. Dans mon cas, c’est tout comme Ludovic ! 😊