Je rallie Strasbourg à Ohrid en auto-stop – [2/3] : De la Bosnie-Herzégovine au Monténégro

Si vous êtes nouveau dans la série de récits sur mon voyage dans les Balkans en 2019, allez lire l’article dans lequel j’explique d’où m’est venu l’idée et comment j’ai préparé ce voyage.

Cet article est le second d’une série de 3 articles dans lesquels je fais le récit de mon voyage. Chacun des 3 articles sera le récit d’une période d’environ 2 semaines.

  1. De Strasbourg à la Slovénie
  2. De la Bosnie-Herzégovine au Monténégro
  3. De l’Albanie à Ohrid

Mardi 30 juillet 2019 – Mostar, une magnifique première journée en Bosnie-Herzégovine

Après avoir roulé toute la nuit pendant près de 10h, le bus arrive enfin à Mostar. Cette ville se situe au sud de la Bosnie-Herzégovine, près de la frontière avec la Croatie.

Il est 7h du matin, la ville commence tout doucement à se réveiller. Je m’arrête à une boulangerie afin de manger un petit quelque chose. Mais au moment de payer, je réalise que j’ai oublié de retirer de la monnaie locale ! Fini l’Euro, fini l’itinérance téléphonique. J’ai bel et bien quitté l’Union Européenne. Je m’en vais donc de ce pas retirer des marks convertibles de Bosnie-Herzégovine.

Je profite de la fraîcheur de la matinée et du peu de touristes déjà présents pour visiter tranquillement la ville. Les traces de la guerre ne sont visiblement pas encore effacées. Beaucoup de bâtiments sont criblés de balles, voire même abandonnés.

L’ambiance est particulière. Le quartier que je visite a des airs de ville fantôme, mais habité. Et au moment de rentrer dans un parc de la ville, un panneau indique l’interdiction des armes dans le parc. Je n’aurais jamais pensé croiser un jour un panneau de ce type.

Armes interdites dans le parc. Partout en ville aussi non ?

Il est 8h30, je rejoins l’auberge que j’ai réservée pour cette nuit. Je sonne au portail, et réveille vraisemblablement Adi, le propriétaire, qui m’ouvre tant bien que mal la porte. Il m’accueille tout de même et me propose spontanément de participer au petit-déjeuner. Je me sens directement bien accueilli !

Une femme, visiblement voyageuse et assise de bonne heure à la table de la cour, entame une discussion avec moi. Je sympathise rapidement avec Patsy, qui est d’origine québécoise. Sa particularité ? Être backpackeuse et avoir plus de 40 ans. Ce n’est pas tous les jours qu’on croise une quarantenaire en auberge !

Elle m’informe qu’elle s’est fait des amis à l’auberge et qu’ils ont prévu aujourd’hui de faire un tour de la région en van. Et c’est spontanément qu’elle me propose de me joindre à eux. Alors bien évidemment, j’accepte !

Après avoir fait connaissance avec tout le monde lors du petit-déjeuner, nous partons à bord du van, bien entassés sur la banquette. Pour l’excursion, nous comptons Patsy, la Québécoise, Hidde, un Néerlandais, trois amis Portugais, trois amis Français et Moha, le guide travaillant à l’auberge.

La première destination est un ancien hangar de l’armée yougoslave, aujourd’hui laissé à l’abandon. Le hangar construit sous terre est immense, très impressionnant par sa hauteur et par la fraîcheur en son sein. Il accueillait à l’époque des avions militaires. Sur le côté du hangar, une porte à taille humaine mène vers un endroit qui semblait être un lieu de vie. Moha nous apprend que l’armée vivait ici, et que les soldats pouvaient rester en autonomie pendant près d’un mois.

La deuxième destination est Blagaj, un joli petit village construit autour de la source de la rivière Buna. L’eau qui en jaillit est si pure qu’on est invité à la goûter. Sa fraîcheur nous fait du bien sous ce soleil qui devient de plus en plus lourd.

Maison turque à côté de la source d’eau à Blagaj
Blagaj

La prochaine destination est Počitelj, un village typique se trouvant à mi-distance entre Mostar et Dubrovnik en Croatie. Il avait un rôle important à l’époque, jouant l’intermédiaire entre ces deux grandes puissances. Malgré la beauté de ce village à flanc de colline, la visite en est quelque peu pénible. Les maisons et les escaliers en pierres donnent un charme particulier à ce village, mais ne nous laissent aucun répit face au soleil.

Nous reprenons la route avec pour destination finale, les chutes de Kravice. Moha nous surprend en nous annonçant que deux tables aux bords des chutes nous sont réservées et que le repas va arriver. Nous trinquons à la bière, et filons directement dans l’eau. Les chutes d’eau sont magnifiques, même si je regrette la masse de touristes sur place.

Quelques minutes plus tard, nous sortons de l’eau pour déguster les deux grands plateaux de grillades qui nous sont servis.

Le ventre bien rempli, nous rentrons à l’auberge et faisons face à une nouvelle surprise : Adi et sa femme nous offre spontanément une tournée de bière et le repas. Nous sommes marqués par leur générosité.

Patsy a vraiment joué le rôle de leader aujourd’hui, en rassemblant toutes les personnes logeant à l’auberge. Je suis vraiment admiratif. Sans elle, nous n’aurions pas passé cette excellente journée tous ensemble.

Nous finissons la soirée en discutant autour de la table, avant que je n’aille me coucher, épuisé par cette longue et belle journée.

Mercredi 31 juillet 2019 – Mostar, une journée de repos

Après la folle journée de la veille, nous partons tranquillement à la découverte de Mostar avec Patsy. Nous rejoignons le Free Walking Tour animé par un guide bien sympathique.

Mostar est une ville déchirée en deux : d’un côté, il y a le quartier catholique, symbolisé par des églises et une population croate ; de l’autre, il y a le quartier musulman, symbolisé par des mosquées et un bazar turc. Les deux côtés sont aujourd’hui unifiés par le fameux pont Stari Most qui attire chaque jour des milliers de touristes. Mais la majorité des touristes sont en réalité en voyage en Croatie, et font juste le détour pour voir le pont de Mostar. Peu de touristes logent sur place.

Le pont Stari Most / Image d’illustration

L’après-midi, nous la passerons à l’auberge. Car à l’extérieur, la température atteint les 40°C. J’en profite alors pour planifier la suite de mon voyage.

En fin de journée, une nouvelle personne arrive à l’auberge. Madison vient des Etats-Unis et est également en voyage dans les Balkans. Nous sympathisons avec elle et partons manger tous les trois le soir venu.

Le restaurant que nous visions est complet, mais Patsy, en personne très sociable, repère à l’une des tables un couple qu’elle a croisé à l’auberge. Nous sommes invités à les rejoindre et faisons connaissance. Lui est originaire de Suisse, elle de Russie. Ils forment un véritable couple chien et chat très amusant à voir !

Nous finirons ensuite la soirée tous ensemble dans la cour de l’auberge.

Jeudi 1 août 2019 – Mostar, nouvelle journée de repos par cette force chaleur

Plus malins que la veille, nous exigeons un réveil tôt aujourd’hui pour profiter de la ville encore fraîche et dénuée de ses touristes. Il est 7h et nous partons avec Patsy et Madison.

La visite n’en est que plus agréable. Le bazar turc est encore fermé, rendant cette rue étroite bien plus praticable. Le pont Stari Most est vide et se prête aux photos sans figurants aléatoires indésirables.

Nous passons ensuite devant la fameuse Sniper Tower. Cette tour de sept étages avait pour ambition de devenir des bureaux de banque. Mais la guerre de Bosnie-Herzégovine a stoppé son développement, et est restée au stade de structure en béton. Elle est aujourd’hui abandonnée.

L’envie de rentrer dans cette tour me brûle. Madison se joint à l’expédition, Patsy reste sage et rentre à l’auberge.

Il est à noter qu’il est interdit de rentrer dans cette tour. Mais Moha de l’auberge nous a affirmé que c’était largement faisable. Nous escaladons alors le mur et commençons notre exploration. Quelques minutes plus tard, nous entendons des bruits de pas qui s’approchent de nous. Nous prenons panique. Mais ce sont en fait d’autres explorateurs d’origine ukrainienne.

Non sans danger, nous escaladons les marches de la cage d’escalier alors que le vide nous entoure. Nous atteignons sains et saufs le 7ème et dernier étage. De là-haut, nous jouissons d’une vue exceptionnelle sur la ville. La meilleure de Mostar.

En haut de la Tour des Snipers à Mostar

Mais 25 ans plus tôt, ce dernier étage et cette vue exceptionnelle fut utilisée par les Serbes pour une toute autre raison. Pendant la guerre de Bosnie-Herzégovine, cette tour fut en effet utilisée par les snipers Serbes (de religion orthodoxe, alliés aux Croates de religion catholique) venus faire la guerre aux Bosniaques (de religion musulmane) se trouvant de l’autre côté de la rive, dans le quartier musulman. C’est de ce triste épisode que la tour tire son surnom actuel de « Tour des Snipers ».

L’après-midi se passera à nouveau à l’auberge à l’abri de la chaleur.

Le soir venu, nous partons une fois de plus dîner avec Patsy et Madison. Mais un invité surprise, qui a subi un terrible accident, se joint à nous.

Le pont Stari Most de Mostar est célèbre pour les plongeons qui s’effectue depuis la structure. Plusieurs jeunes personnes réalisent des plongeons chaque jour après avoir récolté suffisamment d’argent auprès des touristes. Cependant, la hauteur du plongeon est suffisamment grande pour que chaque tentative soit un véritable risque. Autant les accidents sont rares pour une personne expérimentée, mais ils sont presque inévitables pour un novice.

Sawyer, un Australien, est cloué au lit depuis plusieurs jours à l’auberge après avoir tenté de sauter du pont. Il n’a pas su maîtriser son plongeon, et en ressort avec une colonne vertébrale détruite. Il a subi une lourde opération chirurgicale et a dû être immobilisé pendant plusieurs jours.

Mais ce soir, Sawyer va enfin mieux et peut reprendre la marche. Il profite de notre compagnie pour venir manger avec nous. Il en est tout heureux, et nous aussi !

Vendredi 2 août 2019 – Sarajevo, retour sur la route et premier auto-stop en Bosnie-Herzégovine

Je suis excité à l’idée de vivre cette nouvelle journée. Je signe enfin mon retour sur les routes avec mon pouce. Mais pour l’instant, je reste tout de même dans le doute. Je ne sais pas encore si l’auto-stop fonctionne bien en Bosnie-Herzégovine.

Je fais mes aux-revoir à Patsy, Madison et Sawyer, et marche vers la sortie de la ville en direction de Sarajevo, la capitale du pays. Elle est située à seulement 100 km et 2 heures de route.

A la sortie de Mostar, au bord de la route, je croise une personne faisant également de l’auto-stop. Je sympathise rapidement avec ce Tchèque qui souhaite aussi aller en direction de Sarajevo. Nous tombons d’accord sur le fait de faire de l’auto-stop à deux pour maximiser nos chances.

Le problème, c’est que nous sommes sûrement sur le tronçon routier le plus fréquenté du pays. Il y a beaucoup de poids-lourds, et les voitures roulent très vite quitte à se doubler très dangereusement. Se faire remarquer sur le bord de la chaussée et arriver à arrêter un véhicule devient un véritable défi.

Par chance, nos grands gestes sont rapidement remarqués et une belle berline s’arrête. Nous rentrons et faisons la connaissance d’une ancienne gloire de la chanson yougoslave. Il ne nous conduira que quelques kilomètres, mais sa rencontre fut très intéressante.

A nouveau sur le bord de la route, nous éprouvons de la difficulté à gérer cet immense trafic. Nous avançons alors à pied, à la recherche d’un meilleur endroit pour arrêter un véhicule. Mais nous ne le trouvons pas et jetons notre dévolu sur un dangereux virage.

Au bout d’un bon quart d’heure, un véhicule s’arrête de l’autre côté de la route. L’homme à son bord, nous demande notre destination. « Sarajevo ? Attendez, je fais demi-tour. »

Nous ne comprenons pas ce qu’il se passe. Est-t-il en train de changer de direction juste pour nous ? Nous ne réfléchissons pas plus et nous rentrons rapidement dans le véhicule.

Nous faisons alors la connaissance d’un Irakien, accompagnée de sa future fiancée Bosnienne. Ils étaient en fait passés devant nous, allant également en direction de Sarajevo. Mais ils n’avaient eu le temps de s’arrêter et ont alors exprès fait demi-tour pour nous récupérer. Un geste que je trouve adorable !

Un Irakien, une Bosnienne, un Tchèque et un Français

A l’intérieur de la voiture s’en suit une des plus belles discussions que j’ai pu avoir en auto-stop. L’homme me parle beaucoup de son pays, l’Irak, que je ne connais pas très bien.

La guerre l’a poussé à quitter son pays et à rejoindre l’Europe. Aujourd’hui, il vit en Autriche où il est devenu vendeur de cuisines. Le reste de sa famille est resté en Irak et jouit aujourd’hui d’une vie paisible dans un pays apaisé après des années de guerre.

Il est midi, notre chauffeur commence à avoir faim et s’arrête à un grand restaurant en bordure de route. Nous sommes près de Jablanica, sur l’une des plus belles routes du pays qui longe une immense gorge avec la rivière qui coule en bas.

La route entre Mostar et Sarajevo / Image d’illustration

Nous sommes alors invités à déguster ensemble un grand plat de poulet et de patates. La terrasse du restaurant, suspendue, offre une vue exceptionnelle sur ce paysage grandiose. Je vis un moment magique et me rend compte de cette chance de pouvoir manger avec ces personnes que je ne connaissais pas il y a quelques heures.

Nous continuons ensuite notre route, regagnant rapidement une des seules autoroutes de Bosnie-Herzégovine. Notre chauffeur Irakien n’hésitera pas à atteindre les 200km/h pour rapidement arriver à destination.

C’est proche du centre-ville que nous nous quittons. Ce couple est formidable, je suis heureux d’avoir pu partager ce moment avec eux.

Je rejoins alors mon auberge et me fait une première impression de Sarajevo. Je remarque tout de suite l’influence turque dans cette ville. Son quartier musulman historique est composé de petits bâtiments ne dépassant pas 2 niveaux et de rues étroites. Les commerces en tout genre y sont abondants.

Le quartier turc de Sarajevo / Image d’illustration

Mais en m’approchant de mon auberge, changement d’ambiance. Je me retrouve dans un quartier à l’influence viennoise, avec ses grands immeubles en pierre et ses larges rues. Je sens déjà que cette ville est riche, et que ça va être intéressant de la découvrir.

Samedi 3 août 2019 – Sarajevo, des musées et un match de foot

Au réveil, je me dirige vers la salle à manger pour profiter du petit-déjeuner de l’auberge. A ma table, je rencontre alors Helen, une jeune Australienne.

Nous décidons de partir visiter ensemble certains des innombrables musées de Sarajevo.

Le premier est le Musée National de la Bosnie-Herzégovine, qui ne nous a finalement pas plus intéressé que cela.

Retour au centre-ville pour cette fois aller au Musée des victimes de la guerre et du génocide. La guerre de Bosnie-Herzégovine ainsi que le génocide de Srebrenica furent cruels et le Musée expose toutes les horreurs qui s’y sont produites, et sans aucune censure.

L’exposition est crue, les images choquantes. Alors qu’Helen trouve les ressources pour rester attentive à toute l’exposition, je ressens rapidement un profond malaise face à toutes ces horreurs qui me poussent prématurément à la sortie.

Je suis tout de même content que ce musée existe. Il nous apprend et nous sensibilise sur cette guerre cruelle qui a eu lieu sur le continent européen il y a seulement 25 ans. A l’école en France, nous n’apprenons rien de cette guerre de Bosnie-Herzégovine, qui pourtant, est bien plus récente et, à mon humble avis, tout aussi importante.

Avec Helen, nous partons ensuite manger et passons un agréable moment à discuter de nos pays respectifs. Et c’est sur ce repas que nous nous quittons, Helen partant vers une nouvelle destination.

A Sarajevo, une des choses qui m’a le plus surpris, c’est le nombre de coiffeurs et de barbiers. Il y en a véritablement à tous les coins de rues. Alors, j’en profite pour me faire rafraîchir les cheveux et la barbe. Le tout pour la modique somme de 2€. Imbattable !

Ce qui me plaît déjà le plus à Sarajevo, ce sont les innombrables cafés turcs qui servent des pâtisseries typiques. Dans le quartier turc, je me réfugie à l’étage de l’un d’entre eux pour en déguster. Le plafond y est si bas que je suis obligé de me baisser. Assis sur un matelas à même le sol, je profite de ce moment calme pour apprécier les baklavas qui me sont servis.

Ce soir, c’est match ! Le FK Sarajevo reçoit le petit club du Sloboda Tuzla dans son stade de 37 000 places. Mon envie d’assister à la rencontre me porte naturellement vers le stade.

A la recherche d’un billet, j’interpelle une personne du nom d’Ahmed. Il a l’air heureux de me rencontrer, et nous sympathisons rapidement. Il fait partie de l’organisation du stade et me conduit au guichet où il me réserve une place.

Il appelle ensuite l’un de ses collègues pour nous rejoindre. Il a l’air tout aussi heureux de me rencontrer, et se sent honoré qu’un voyageur français s’intéresse à son club de cœur.

Les deux collègues me conduisent d’abord vers un kebab non loin du stade, où ils me commanderont la spécialité du chef. Ils m’invitent à m’installer, à manger, puis à les rejoindre plus tard à l’entrée du stade. Je suis vraiment touché par leur gentillesse et leur accueil si chaleureux !

Je me dirige alors vers l’entrée du stade. Ce sont eux qui contrôlent les billets, et me font passer sans même jeter un œil au mien.

Le stade n’est rempli qu’à un tiers, mais l’ambiance y est, avec chants et fumigènes provenant du kop. Une victoire facile 3-0 à la clé, et une superbe expérience !

Dimanche 4 août 2019 – Sarajevo, des visites culturelles et de superbes rencontres

Ce nouveau petit-déjeuner ne sera cette fois-ci pas l’occasion d’échanger avec quelqu’un. Je me mets alors seul en route pour rejoindre le Free Walking Tour de Sarajevo.

La première chose que l’on remarque chez ce guide, c’est son excellente éloquence. Il est très enjoué et le tour avec lui fut agréable.

Retour ensuite à l’auberge pour me reposer. C’est là que je croise Tom, un Vietnamien qui a grandi en France et qui vit maintenant aux Etats-Unis. Nous sympathisons rapidement et partons déjeuner ensemble.

Nous partons à la recherche d’un bon burek. Cette spécialité turque est devenue très populaire dans les Balkans. Cela ressemble à une tarte faite à partir de rouleaux de pâte feuilletée et fourrées à la viande, au fromage ou aux légumes.

A Sarajevo, il y a d’innombrables établissement dans le quartier turc qui se vantent de faire le burek de manière traditionnelle. Alors c’est une occasion qui ne se manque pas !

Cela ne se remarque pas tout de suite chez Tom, mais il a 43 ans. Il me fait évidemment penser à Patsy. Il aime voyager seul et loger en auberge. Il a découvert les Balkans en 2012 et est directement tombé amoureux. Depuis, il y revient chaque année !

Nous partons ensuite nous balader dans la ville et finissons l’après-midi avec un café, turc, évidemment.

Le soleil couché, nous partons à nouveau manger ensemble au restaurant. Au milieu de notre discussion, nous nous faisons interpeller par un Français de la table d’à côté. Voulant apporter une précision à notre sujet de discussion, nous finissons par l’inviter à notre table pour manger ensemble.

Martin vient de France, et est accompagné de Téodora, une Bosnienne qu’il a rencontrée en France. Tom et moi sommes surpris de découvrir que Téodora parle un excellent français ! Nous passons un super dîner à 4.

Lundi 5 août 2019 – Rafting Camp Foča, un Italien m’amène au cœur de la forêt bosnienne

C’est de bonne heure que je me lève aujourd’hui, excité de reprendre enfin la route.

Non sans mal, je réussis à sortir de Sarajevo en transport en commun. Je me retrouve alors sur une route de campagne, bien placé pour rejoindre rapidement ma destination.

Je n’attends que quelques minutes jusqu’à qu’une voiture, à la plaque italienne, s’arrête. Moi qui aie toujours éprouvé de grandes difficultés avec les Italiens en auto-stop, je suis surpris de ce qui est en train de se passer !

L’homme, jeune et au grand sourire, m’invite volontiers à bord pour me conduire jusqu’à ma destination. Francesco est bel et bien Italien, originaire de Milan. Il m’explique rapidement que l’Italie « extrême Nord » est beaucoup plus ouverte d’esprit que l’Italie « du Sud ».

Entrepreneur à seulement 25 ans, adorant voyager et utilisant régulièrement le réseau CouchSurfing, Francesco est ambitieux et n’a pas peur des gens qu’il ne connaît pas encore.

Il se rend en Albanie pour rejoindre des amis. Il ne fait alors que traverser la Bosnie-Herzégovine. Par chance, Francesco emprunte une route qui passe devant le camp de rafting dans lequel je me rends !

Ces 3 belles heures de route nous auront offert de belles discussions, ainsi que pleins de beaux paysages forestiers de Bosnie-Herzégovine. J’arrive à destination, en plein milieu d’une immense forêt. Nous sommes à l’orée du Parc National de Sutjeska, le plus ancien et certainement le plus impressionnant de Bosnie-Herzégovine.

Je séjournerai les 3 prochains jours dans un camp de rafting au bord de la rivière Drina. J’ai réservé une chambre, qui est en fait une petite cabane en bois nichée au milieu des arbres.

Le camp Divlja Rijeka, et ses petites cabanes en bois / Image d’illustration

Les arbres, la rivière qui coule en contre-bas, le soleil, les oiseaux : tout est réuni pour rendre ce cadre idyllique. Je sens que je vais me plaire ici, à l’instar de l’excellent dîner qui m’est servi ce soir-là et par l’accueil chaleureux de Rade, le sympathique gérant des lieux.

Mardi 6 août 2019 – Rafting Camp Foča, du rafting dans le plus profond canyon d’Europe

Ce matin, le petit-déjeuner est royal. Je mange vraiment très bien ici. Heureusement que je reste là 3 jours. 😉

Aujourd’hui, je me joins à la grande famille de Polonais arrivée au campement la veille pour une sortie rafting. Nous partons donc en direction du Monténégro dans le but de remonter la rivière, le campement étant l’arrivée du rafting.

Je suis surpris de voir l’immense queue de van, transportant des bateaux de rafting, au poste frontière. Car en effet, la grande majorité des camps de rafting sont du côté de la Bosnie-Herzégovine et doivent remonter la rivière du côté monténégrin.

Arrivés sur place, nous descendons les bateaux, prenons chacun une pagaie et partons à l’assaut de la rivière !

Cette rivière, qui se nomme Tara au Monténégro, se trouve au fond d’un canyon immense. D’ailleurs, certains disent que c’est le second canyon le plus profond du monde, juste après le Grand Canyon aux Etats-Unis.

En ce mois d’août, les sensations en rafting ne sont pas très intenses, mais le paysage est grandiose. Le calme de la rivière nous permet ainsi de vraiment admirer la beauté des lieux.

Rafting sur la rivière Tara / Image d’illustration

Notre guide nous invite à boire directement l’eau de la rivière, qui est d’une incroyable pureté. Et je reconnais que partout en Bosnie-Herzégovine, l’eau qui coule du robinet, en plus d’être potable, est vraiment délicieuse.

Les heures passent, nous rentrons en Bosnie-Herzégovine en bateau. Et sans même croiser un poste frontière sur la rivière. 😉

Nous accostons sur la plage du campement, et remontons les bateaux. Nous filons tous au restaurant, impatient de déguster le menu du jour. Encore une fois délicieux, j’en fini mes assiettes. Et Rade, toujours aussi généreux, m’achalande de nouveau pour mon plus grand plaisir.

Je passe ensuite la soirée seul au campement, les Polonais étant partis. J’en profite pour appeler mes proches et pour profiter de la nature, du calme et des étoiles qui peuplent un ciel loin de toute pollution lumineuse.

Mercredi 7 août 2019 – Rafting Camp Foča, expédition au Parc National de Sutjeska qui abrite la plus ancienne forêt d’Europe

Deuxième jour au campement, deuxième activité du séjour. Je pars aujourd’hui pour la très peu connue forêt Perućica. Il faut 2 bonnes heures de voiture pour la rejoindre, alors qu’elle ne se trouve qu’à 10km du camp. La Bosnie-Herzégovine est très surprenante parfois.

La forêt Perućica est en fait une de mes principales motivations à venir ici. Elle est ce qu’on appelle une forêt primaire, ou plus couramment une forêt vierge. En Europe, il n’en reste environ que 5.

Nous sommes deux voyageurs à faire l’excursion en Jeep, accompagnés du conducteur Jo et du guide Droga. La fille qui m’accompagne est d’origine Polonaise. Elle m’explique que la Pologne possède une de ces 5 dernières forêts primaire d’Europe. Mais que très récemment, le gouvernement a décidé de l’exploiter pour revendre le bois qui possède une grande valeur marchande. Une situation qui nous attriste tous les deux…

Nous arrivons enfin sur place, nos corps bien secoués par les routes non revêtues en très mauvais état. Il est à noter que nous ne ferons pas la visite de la forêt, qui dans un esprit de conservation et d’étude, n’est réservée qu’aux gardes forestiers et aux scientifiques.

A la place, nous apercevons depuis point de vue imprenable cette immense forêt de 1 300 hectares. La forêt Perućica compte de nombreux arbres âgés de plus de 300 ans. Quant à l’âge de la forêt primaire, elle est estimée à 20 000 ans.

La forêt primaire Perućica

Même si je ne vois la forêt que de loin, je suis enchanté de la voir et de pouvoir déceler la hauteur impressionnante de ses arbres qui atteignent parfois près de 60 mètres de haut. Notre guide nous indique même au loin une admirable cascade.

Nous poursuivons ensuite notre chemin pour arriver sur les hauteurs du Parc National de Sutjeska. Et une fois de plus je suis émerveillé par le paysage qui m’entoure. Nous sommes sur une sorte de plateau montagneux qui offre une vue à 360°. Il y a même une tour de guet en bois qui permet sûrement de surveiller tout départ d’incendie.

La forêt Perućica est encore là, en contrebas

Nous passons quelques minutes à nous balader librement, sans trop s’éloigner du parking. Avant de redescendre en voiture et de rentrer au campement. La sortie fut magique, je vais en garder un souvenir impérissable c’est sûr. A nouveau je me régale au restaurant, toujours servi par Rade et son grand sourire. Puis je file dans la petite cabane en bois pour ma dernière nuit ici.

Jeudi 8 août 2019 – Žabljak, une entrée surréaliste au Monténégro

En débutant cette journée, je ne m’attendais pas à faire des rencontres aussi surprenantes.

Tout d’abord, comme si c’était devenu une habitude, je m’empresse vers la salle à manger pour déguster l’excellent petit-déjeuner. Je quitte ensuite le camp par une belle accolade avec Rade. Cet homme est exceptionnel, je me souviendrai à jamais de son sourire, de sa chaleur et de sa bienveillance.

Aujourd’hui, changement de pays donc. Cela fait 3 jours que je vois le Monténégro qui se trouve de l’autre côté de la rivière. Le passage de la frontière se fera donc à pied, à seulement 5 minutes du camp.

Le passeport tamponné, je me mets à la recherche d’un bon spot pour arrêter les voitures. Mais je n’en aurai finalement pas besoin. A ma grande surprise, un chauffeur s’arrête à ma hauteur et me demande spontanément si j’ai besoin qu’on me dépose quelque part. Cet homme lit dans mes pensées.

Je monte sans plus attendre dans la voiture et fais la connaissance de Marco. C’est un homme au chapeau haut en couleur, aux cheveux longs et au rire contagieux. Et à nouveau, c’est un Italien. Je n’en reviens pas !

Tout comme Francesco rencontré en Bosnie-Herzégovine, Marco vient du Nord de l’Italie et m’explique qu’ils sont bien différents de l’Italie du Sud. Je commence à comprendre le concept.

Toutefois, Marco insiste sur le fait qu’il se sent plus Grec qu’Italien. Il n’aime pas la mentalité des personnes de son pays, et semble avoir trouvé la communauté à laquelle il s’apparente le plus. C’est d’ailleurs l’objet de son voyage : se rendre chez des amis au Nord de la Grèce, comme il le fait chaque année.

Marco est charismatique et fort de ses convictions. Je l’écoute avec ma plus grande attention. Il est professeur de yoga depuis plus de 10 ans, et me raconte sa passion pour cette discipline qui a changé sa vie. Il milite toutefois pour un yoga authentique, comme il l’a appris en Inde. Il est notamment remonté contre ce qu’il appelle « les pseudos professeurs de yoga » qui pullulent en Europe. Pour lui, le yoga se vit avant tout de l’intérieur, et ne se résume pas à des postures photogéniques.

Après plus de 2 heures de trajet, il me déposera à un carrefour, nos chemins se séparant. Une belle accolade conclura notre rencontre.

En position, je challenge cette fois-ci la route avec mon pouce et mes bras. Mon second chauffeur ne se fera pas attendre. Nemanja et Danilo, deux frères serbes, reviennent de vacances sur la côte monténégrine.

Danilo aime son pays, et surtout sa ville, Belgrade. Il est profondément supporter du club de l’Etoile Rouge de Belgrade, qui compte 36 disciplines sportives, dont le foot, le basket, et surtout le tennis. Je découvre en fait que je fais la rencontre de Danilo Petrović, jeune joueur de tennis professionnel qui, au meilleur de sa forme, fut 155ème mondial.

Il me parle beaucoup de la France, notamment de Marseille, où il a passé une grande partie de son enfance à apprendre le tennis auprès des plus grand. Il ne garde pas un bon souvenir de notre pays, relatant souvent des faits de rackets et de vol à son encontre. Pour lui, la Serbie est un pays bien plus sûr que la France. C’est amusant d’entendre cela, alors que nombre de français sont méfiants envers la Serbie.

Nous arrivons à Žabljak, ville de tourisme nichée en montagne. Nemanja et Danilo me déposent, ce fut génial de les rencontrer. En plus d’être des personnes très intéressantes, ils ont été adorables et me laisseront une belle image de la Serbie.

Nemanja à gauche, Danilo à droite

Je rejoins sans plus tarder la maison d’hôte, option la plus économique, où je dormirai pour 2 nuit. En effet, je suis dans une ville très touristique, et je fus surpris de découvrir que les auberges sont presque 3 fois plus chers qu’en Bosnie-Herzégovine.

Dušan m’accueille et me montre la chambre que je vais partager avec un mystérieux inconnu. Il m’indique qu’il ne devrait pas tarder à arriver.

Quelques minutes plus tard, le voilà. Et quelle stupéfaction… C’est Hidde, le Néerlandais rencontré à Mostar ! Je n’en reviens pas, c’est incroyable de se revoir ici.

Nous n’avions pas beaucoup échangé quand on a passé la journée en groupe ensemble à Mostar. Mais là, je remarque que le contact passe excellement bien entre nous. Nous sommes très amusés de se revoir par hasard une semaine après s’être rencontré à Mostar à 200 km d’ici.

Nous partons déambuler dans les rues de Žabljak. Je découvre alors que le Monténégro, en particulier la ville où nous nous trouvons, ne se prête pas au tourisme à petit budget. Les restaurants sont orientés haut de gamme et destinés à une clientèle aisée. Hidde établit le même constat pour les autres endroits du Monténégro qu’il a déjà visités.

La soirée avec Hidde fut belle et riche en échanges. C’est ensemble que nous retournons à la maison pour une bonne nuit de sommeil.

Vendredi 9 août 2019 – Žabljak, entre déception et émerveillement

Hidde est plus matinal que moi et a déjà préparé le petit déjeuner. Mais je le rejoins très vite pour manger avec lui.

Il regrette de ne pouvoir passer la journée avec moi. Il avait déjà réservé sa sortie rafting sur la rivière Tara. Je pars donc seul pour une journée randonnée au Parc National montagneux de Durmitor, l’un des parcs les plus touristiques des Balkans occidentaux.

Je commence par me rendre au Lac Noir, le premier point d’intérêt. Je découvre avec stupeur que l’endroit est excessivement fréquenté. Je ressens vite le besoin de partir d’ici, et me dirige alors vers un second lac.

Quelques minutes plus tard, je rencontre un garde qui m’arrête pour me demander mon ticket. Je suis dans l’incompréhension. Le garde m’explique que se balader au Parc National de Durmitor est payant. Il me demande alors de payer sur le champ 3€. Je lui présente alors un billet de 50€, et désemparé à l’idée de devoir me rendre la monnaie, me laisse gracieusement passer.

Je suis à nouveau surpris de découvrir que le chemin, pourtant en pleine forêt, est excessivement emprunté. Et arrivé au second lac, je constate que sa fréquentation en est de même.

Bien décidé à quitter cette foule de personnes qui m’entoure, je décide de me lancer sur un chemin de grande randonnée. Mais c’était sans compter sur un groupe d’une trentaine d’Espagnols que je rencontre en chemin.

Arrivé à destination, à plusieurs centaines de mètres au-dessus de Žabljak, les lieux respirent enfin la tranquillité. Les paysages deviennent grandioses et bruts, comme promis sur les traditionnelles cartes postales de la région.

Une dernière montée me permet d’admirer un magnifique point de vue qui conclura mon ascension.

Sur les hauteurs de Durmitor

Lors de ma descente, je fais une belle rencontre. Je remarque trois personnes dans les hautes herbes à côté du chemin qui récoltent quelque chose. L’un deux m’interpellent : d’origine Serbe, il m’indique qu’ils cueillent des myrtilles qu’il me fait goûter.

Il commence à me parler de la Serbie, de son histoire et de sa situation actuelle. Il est très optimiste à l’idée que son pays intègre prochainement l’Union Européenne. Selon lui, cela les sauvera de la corruption et de la pauvreté. Il est d’ailleurs très enthousiaste qu’Emmanuel Macron soit venu le mois dernier pour discuter avec le président serbe et apporter son soutien.

Je continue mon chemin et rejoins la maison d’hôte, bien épuisé par cette longue randonnée. A l’heure du bilan, je reste déçu par la tournure qu’a pris le Parc National de Durmitor. Le tourisme de masse y est bien implanté, enlevant tout le charme de l’endroit. Je suis tout de même heureux d’avoir su m’extirper de cette situation pour admirer le Parc depuis ses hauteurs difficilement atteignables.

Je retrouve Hidde le soir venu. Il me partage le même enthousiasme que j’ai eu pour le rafting quelques jours plus tôt. Nous cuisinerons à la maison et passerons une soirée de plus à discuter.

Samedi 10 août 2019 – Podgorica, une dangereuse journée d’auto-stop

Il est temps pour moi de quitter Žabljak et cette masse touristique. Je quitte également Hidde, qui reste à Žabljak ayant réservé une nuit de plus.

Je me rends aujourd’hui à Podgorica, la capitale du Monténégro. Je passerai alors de 1 500 mètres d’altitude, à 60 mètres.

Je suis impatient de découvrir cette ville décriée par tant de personnes. Même mon hôte Dušan m’a dit que je suis fou d’aller à Podgorica. Personnellement, ça me convient ! Si on me dit qu’il faut être fou pour aller à Podgorica, alors je suis certain que je serai loin de toute masse touristique.

La journée commence donc sous un beau soleil et avec la fraîcheur des montagnes. Mon premier chauffeur est un retraité monténégrin. Il a passé toute sa vie au Canada, à la recherche d’une meilleure qualité de vie.

Il réside aujourd’hui au Monténégro, profitant du tourisme florissant pour maintenir un très lucratif business immobilier. Il m’indique toutefois qu’il a conservé sa résidence au Canada, craignant un potentiel effondrement de son pays. Dans quel cas, lui ou ses enfants pourraient facilement s’extirper d’une mauvaise situation.

Je suis déposé au tiers de mon trajet. La chaleur commence à se faire sentir. Mes grands gestes font rapidement mouche, et j’embarque dans une jolie Volkswagen jaune. Pour la première fois en auto-stop, je me heurte à la barrière de la langue. Toutefois, je décèle la bonne volonté de ce couple monténégrin à travers leur sourire.

Je suis déposé à la sortie d’une grande ville, sur une route nationale très fréquentée. De plus, il n’y a aucune zone d’ombre pour m’abriter. Le soleil est écrasant, la chaleur et la pollution suffocante. Malgré le risque, je n’ai pas d’autre choix que de continuer à faire de l’auto-stop.

45 minutes plus tard, toujours aucun résultat. Je me résigne et me réfugie dans un restaurant. Le temps pour moi de me reposer, de m’hydrater et de manger.

Mon énergie retrouvée, je repars sur le bord de la route. Cependant, la chaleur me redonnera rapidement mon impatience et mon agacement face à cette situation piège.

Heureusement, cette fois-ci, mon ange gardien arrive au bout d’une dizaine de minutes seulement. Je monte à bord d’une vielle Golf à la belle couleur rouge. La barrière de la langue refait son apparition. Mais à nouveau, les sourires dessinés sur nos visages remplaceront nos mots.

Nous arrivons à la périphérie de Podgorica. Mon chauffeur me laisse là, n’allant pas plus loin. Il m’indique qu’un bus passera incessamment sous peu.

Même ombragé par l’arrêt de bus, la chaleur est ici plus que suffocante. Je suis trempé, et ma gourde d’eau est vide. Le bus met du temps à se manifester.

Arrivé au centre-ville, il ne me reste plus qu’à marcher jusqu’à l’auberge. J’y arrive enfin, exténué par cette journée difficile.

Je me réfugie alors dans le dortoir climatisé, et profite de la piscine dans le jardin pour me rafraîchir. Un fort mal de tête, à la suite de mon manque d’hydratation, me cloue au lit pour le reste de la journée. En consultant la météo, j’apprends que la température du jour fut de 40°C. Rien d’étonnant, donc.

Dimanche 11 août 2019 – Podgorica, un sympathique tour de la région

En premier lieu, je n’avais encore rien prévu pour cette journée-là. Mais au retour du petit-déjeuner, je croise Camille, ma voisine de lit. Elle me propose de rejoindre son petit groupe formé ce matin même pour une sortie autour du Lac de Shkodër.

Je me joins alors sans hésiter à Camille, une Belge flamande, et Rebecca et Magdalena, deux copines allemandes. Nous montons dans le taxi et partons vers le lac.

Nous commençons par prendre de la hauteur pour admirer plusieurs beaux panoramas sur le lac. Celui-ci est en fait partagé entre le Monténégro et l’Albanie.

Le lac de Shkodër

Nous descendons ensuite pour arriver à Vezpazar, ville touristique située au bord du lac. Le taxi nous dépose ici, mais nous tombons rapidement dans les mains des innombrables tours opérateurs qui proposent des excursions en bateaux. Le premier d’entre eux retient notre attention, et nous partons pour un tour.

Je ne suis pas habitué à réaliser ce genre de sorties très touristiques. Je me rends compte que je ne partage pas la même vision du voyage que les amies allemandes. Après la halte restauration, je me décide à quitter le groupe. Camille se joindra à moi, nous rendant compte que nous partageons en fait la même pensée.

Nous envisageons de rentrer à l’auberge, et nous dirigeons alors vers la gare de train de la ville. Une belle discussion commence avec Camille. C’est une fille très engagée qui me partage des sujets de sociétés pour lesquels elle lutte activement.

En voyant le train arriver, je commence à m’emplir de joie. Tout droit sortie de l’époque communiste, ce train du siècle dernier a un sacré charme. Compartiments, longs couloirs et fenêtres ouvrantes, nous profitions de ce trajet atypique. Ma tête sortant de la fenêtre, je profite de l’air frais et des paysages magnifiques qui défilent devant mes yeux.

Le vieux train du Monténégro / Image d’illustration

De retour à l’auberge, j’attends avec impatience Hidde qui ne devrait plus tarder.

Lors de nos diverses discussions, une réelle complicité est née entre nous deux. Nous avons découvert que nous partageons la même vision du voyage, les mêmes envies, et surtout, le même projet : celui de rejoindre et de visiter l’Albanie. L’idée de voyager ensemble est né.

Nous nous sommes alors donné rendez-vous à Podgorica en ce dimanche soir, le temps pour Hidde de finir son séjour à Žabljak. Par ailleurs, lui qui jusqu’à présent se déplaçait en bus, est venu à Podgorica en auto-stop. Mes récits l’ont certainement inspiré.

Ici la suite de mon voyage avec Hidde en Albanie et jusqu’à Ohrid !

2 commentaires sur “Je rallie Strasbourg à Ohrid en auto-stop – [2/3] : De la Bosnie-Herzégovine au Monténégro”

  1. Hello Victor. Je suis tombée sur ton blog et ça fait vraiment bizarre de te lire après si longtemps ! Il me devait de commenter, parce que je voulais mille fois te féliciter pour ton voyage et surtout ton envie de découvrir les Balkans. Ayant fait mes études sur les Balkans occidentaux, c’est formidable de parler de ces pays incroyables qui sont juste à côté de chez nous. Comme quoi il n’y a pas besoin d’aller au bout du monde pour s’enrichir. 🙂
    Et si jamais tu as l’occasion d’y retourner, passe par la Serbie !

    Au plaisir de voir la suite de tes aventures,

    Une ancienne camarade de classe

    1. Salut Fitia,
      C’est incroyable de se retrouver de cette manière. Je suis super content de voir que mon blog a une portée jusqu’à d’anciens camarades de classe !
      Merci beaucoup pour ton commentaire, je le lis avec plaisir.
      Les Balkans regorgent en effet de riches cultures et de riches histoires à seulement deux trois milliers de kilomètres de chez nous.
      Il est vrai que malgré un second voyage dans les Balkans l’été dernier, je n’ai toujours pas visité la Serbie.
      Et pourtant, c’est indéniablement le pays qui fait le plus parler de lui. 😉

      Tu m’as bien motivé à sortir le 3ème et dernier article de ce voyage…

      A très vite,
      Victor

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